Rêve Insolent

Il fait chaud, délicieusement chaud. Je suis recroquevillé dans un endroit que je ne connais pas. Mes yeux fermés tentent en vain de s'ouvrirent, un liquide chaud m'entourant les en empêche. Où suis-je ? Mes poumons ne servent pas. Ils n'ont pas de fonction vitale. Pas pour le moment. Je ne sais pas qui je suis, à quoi je ressemble, à quoi je sert. Je ne sais même pas où je suis ni ce que je suis. Je sens ma bouche s'ouvrir et se refermer sur une chose dont les poils sont mouillés. Je sens ce que c'est, c'est ma queue. J'ai quatre pattes aussi, quatre pattes recroquevillées sous ou sur moi, je n'ai pas le sens de l'orientation. Je suis un chat. Je le sais. Mais que va t'il se passé ? J'entend mon cœur palpiter faiblement. Et j'entends aussi les gros battements d'un cœur, tout proche. Celui de ma mère. Je le sens, je le sais. Je suis donc un chaton qui va bientôt naître.
La paroi qui m'entoure se contracte. Elle m'écrase. Je me sens poussé, vers où ? Vers l'inconnus, vers la vie. Je vais vivre. Je vais respirer et mes yeux s'ouvrirons enfin. Enfin. Après de longues minutes de souffrance je suis dehors, dans ce monde plein de merveilles et de dangers. Je ne suis qu'une petite goutte dans un océan de vie. Tout est nouveau. Je miaule de toutes mes forces, l'air qui s'engouffre dans mes poumons me fait mal, il me brûle. Je souffre intérieurement. J'ai mal. Je suis le seul de ma portée, ma mère me lèche.
Jamais je n’aurais cru que la vie était si belle. L’air frais pénètre mes poumons tel le souffle de vie, l’étincelle qui fait jaillir le feu, l’air gonfle mes poumons d’une vie nouvelle. Je suis un chaton chétif, petit et fragile, maladif et mince. J’ai tout pour déplaire, j’ai tout pour mourir. Mais suite aux bons traitements de ma mère, tout va pour le mieux. Je gambade joyeusement dans la prairie verte bordant le bois où ma mère m’a mis au monde. Je ne suis qu’un chaton, un tout petit chaton insouciant, téméraire et curieux. Tout me fascine, tout m’attire. Je suis une bille de fer attirée par un aiment qu’est l’inconnu. Je ne suis qu’un petit chaton inoffensif qui a besoin de ses parents pour se nourrir, se protéger. Je dépend d’eux, et eux, ne dépendent que de leur propre personne. Je suis comme ce frêle papillon de mai, qui étant ses ailes avec grâce après avoir passer tellement de temps dans son étroit cocon de toile, balloté par les vents, inondé par les pluies. Je ne suis qu’une petite existence parmi tant d’autres, je ne suis qu’une goutte dans un océan de vie. Mais je suis là, je suis juste moi. Je suis juste l’être qu’on me demande d’être.





Un matin je me réveille aux aurores, papa et maman dorment encore. L’air est remplis d’odeurs inconnues, j’aime l’inconnu, et, non sans regarder si papa et maman dormaient toujours, je m’aventure prudemment dehors. Un pas, deux pas, trois pas… Je ne compte plus les pas qui me séparent maintenant de la maison. Je n’ai pas peur, je frissonne. Un frisson d’excitation comme quand un ami vous dis que vous serez bientôt porteur d’un immense secret. Je flairai les odeurs alentours lorsque, comme pas magie, j’en reconnais une. Une fine effluve de lapin était venu me mettre l’eau à la bouche. Je suis l’odeur, je traque ma proie, bientôt je lui tombe dessus. Je ne sais pas comment m’y prendre. Mais le lapin blanc grignote l’herbe et ne se méfie pas de moi. Après tout, que peut vous faire un chaton d’a peine une lune ? Rien, strictement rien, et c’est bien là tout le fond du problème. Je m’approche de lui, sa petite queue en pompon blanc m’attire, je me dis que bientôt je pourrais peut être jouer avec. Que d’impatience ! J’ai hâte de sentir le sang de ma première victime sur ma langue, j’ai hâte de lui mettre les entrailles à l’air. Tant de violence dans un si jeune corps ? Ca vous étonne ? Hé bien, c’est moi, juste moi.
J'ai maintenant six lunes et je sais compter. Je n'ai pas de nom, je suis un chat errant, comme maman et papa. Je suis petit, tellement petit. Mon pelage noir et blanc ne se fond pas dans le décors, je ne fais pas parti du paysage. Je dois compenser le défaut de mon pelage par les atouts de vitesse et d'agilité. Je suis un bon chasseur, papa me l'a toujours dis. Mais je ne connais que papa et maman dans ce vaste monde, seulement deux chats alors qu'il doit en exister des millions ! Je rêve souvent de découvrir le monde. J'aimerais tout voir, tout connaître. Papa m'as dit qu'il y avais quatre clans dans la forêt voisine de notre petit bois. Quatre clans, cela veut dire qu'il y aurais beaucoup de chats !
Ca y est, aujourd'hui je fête mes un an. Je suis grand maintenant. Je vais aller explorer la forêt avec les clans. Je veux en rejoindre un. Celui sur lequel je tomberais en premier. J'ai déjà entendu parler du code du guerrier. Papa me l'as enseigner, il était dans un des clans et il est parti. Je sais pas pourquoi. Je veux me dévouer à mon clan, même la mort de me fais pas peur.






J'ai errer en solitaire pendant maintenant huit lunes. J'ai rencontrer beaucoup de chats des clans de la rivière, du tonnerre et du vent. Ils m'ont tous rejeté. Le clan de l'ombre est ma dernière chance. Ca y est, j'arrive au camp. Mon poil lustré est soyeux. Je me suis fais présentable. Tout le monde m'accueille durement. Le chef me parle, m'accepte. Il me donne le nom de Rêve Insolent. Je me suis défendu durement, c'est pour cela, m'a t'il expliquer, que j'ai hériter du nom d'Insolent. J'ai dus faire mes preuves. Les épreuves étaient difficiles, toutes plus dures les unes que les autres. Mais j'y suis parvenu. Je suis maintenant un nouveau guerrier du clan de l'ombre. Très solitaire personne n'aime m'approcher ou patrouiller avec moi. Je n'ai pas encore d'apprentis. Je préfère ne pas en avoir. Je ne me sens pas prêt. Mais un jour, oui un jour, je serais le meilleur chat que le clan de l'ombre ai connu, dans longtemps, très longtemps.

De quoi ? Mon physique ? Bah ouvre les yeux pardi ! Où je suis ? Devant toi. Nan pas là, l'autre devant. Pfff... Bon je vais me décrire rapidement. Je suis un chat sombre. Mes longs poils bicolores sont très soignés, je soigne mon apparence plus que ma relation avec les autres. Je suis bizarre, je le sais mais c'est comme ça. La plus part de mon corps est blanc, pas très sombre, je sais. Mais le noir de mes taches contraste très bien. Le blanc pour ma loyauté et le noir pour mon caractère. Mes yeux sont verts, virant au jaune quand il fais beau et chaud. Sur le bout de chaque oreille une touffe de poils est visible, comme les lynx, sauf qu'elle est blanche. Je suis bizarre, je t'avais prévenus. Je te plaît pas ? Hé bien tant pis.