Ambre s'était levée tôt ce matin-là, comme toujours, d'ailleurs. En fait, aujourd'hui plus que jamais, la chatte avait une envie de gros mulot. Elle s'était faite les griffes contre "son" arbre, et avait fait sa toilette. Parfait, elle pouvait enfin partir en chasse.
Elle se dirigea vers le coeur de la forêt, seule. Il faisait froid et les poils d'Ambrette étaient hérissés. Elle marchait, en laissant les empruntes de ces jolies pattes dans la terre. Il avait plu, cette nuit. Quand le chat se baladait dans l'herbe, ses poils se mouillaient, et pas qu'un peu. C'était une sensation que la boule de poils détestait.
Après quelques minutes de poirotage, elle sentit une délicieuse odeur. Un rongeur. L'enfant tourna la tête de tous les côtés. Ah ! Il était là, le coquin ! C'était un mulot. Un petit mulot, mais un mulot quand même. Ambre marcha lentement et silencieusement vers la proie, qui se léchait les poils. D'un bond, elle sauta sur la bête. Celle-ci réussit à se trouver une issue entre les membres du matou. Le mulot dégarpit vers un petit trou. Elle avait échoué. Ou peut-être pas. Elle pouvait très bien attendre là, près du terrier, que l'appétissante bêbête ressorte. Et c'est ce qu'elle fit. Elle se positionna à deux pas du trou, et attendit.
Au bout d'une bonne dizaines de minutes, le mulot ne s'était pas décidé à sortir ses pattes du terrier. Il fallait l'avouer, le chat avait perdu. Elle était fatiguée et n'avait rien eu. Pourtant, son estomac grondait. Elle avait bien une idée...
Elle revint vers le camp, désamparée. Elle se dirigea vers un endroit bien spécial : la réserve. Son oncle lui avait dit de ne pas s'en approcher. Il lui avait dit que seuls les adultes avaient le droit d'y toucher. Et pourtant, son ventre lui criait d'avaler le gibier.
Elle regarda le tas de nourriture. Ca sentait tellement bon... Des oiseaux, des souris, et des... mulots. Ambre regarda autour d'elle : personne. Elle s'approcha du tas, et attrappa six des plus gros rongeurs. Elle s'en lèchait déjà les babines.
La chatonne vit un petit buisson, à deux mètres de la réserve. Elle s'y instala confortablement, prête à dévorer ses "trouvailles".