Pluie d'Azurite.

Pluie
d'Azurite

By Sangria

Prénom: Pluie d'Azurite Age : 18 mois Sexe : Mâle Clan: Vent Rang: Guerrier

Caractère :

Avec ce physique exceptionnel, on pourrait penser qu'il ne tient que d'orgueil et vole de compagne en compagne. Il serait prétentieux, voir même hautain cruel etc... D'une popularité incroyable et adulé par les foules de la Terre entière... Stop là! Loin d'être de ce genre, il aurait tendance à être plutôt discret. Du moins, il essaye de l'être au maximum, ce qui se révèle plutôt difficile. Il serait qualifié de timide que ce ne serait pas étonnant, et en fait, il déteste être en compagnie des autres. Il est des plus solitaire et pense faire le bien en étant loin de toute vie. Il ne voit pas sa beauté comme une chance ou un atout, mais presque comme une honte, et quelque chose qu'il faut à tout prix cacher, ou au moins, atténuer. Pour cela, je dois avouer qu'il n'est pas très soigneux. Il ne fait sa toilette que par nécessité et pour éviter les infections de peau, qu'il sait dévastatrices. Mais à la première flaque d'eau, il n'hésite pas une seule seconde face à l'envie de sauter dedans. Si en plus elle est pleine de boue, l'envie devient irrésistible. Au grand dam de sa mère, et de la plupart de ses groupies, il revient au camp généralement sale, comme si on avait osé laissé un chaton joué dans une mare de boue. Le fait d'être repéré immédiatement dans la foule le met mal à l'aise, et le rend irritable. Son caractère n'est absolument pas insupportable, mais il est complexe et paradoxal. Il aime agir contre les autres, et n'hésite jamais à faire valoir son opinion et ses idées. Autant il n'aime pas trop parler, autant il l'ouvre dès qu'il a quelque chose à dire, ou que quelque chose lui déplaît particulièrement. Il est têtu, et parfois insolent. Il aime bien clouer le bec à tous ceux qui l'importunent. Et ne s'en prive pas. Là est le paradoxe, car malgré sa timidité, il ne la montre sous aucun prétexte. Elle ne se dévoile que par le fait qu'il ne vas pas vers les autres. Si quelqu'un l'aborde il répondra d'un ton acerbe et frappera où cela fait mal. Malgré tout, ses amis sont certains d'avoir à faire à quelqu'un de particulièrement fidèle, mais aussi rancunier. Sa confiance lui est précieuse, et il ne la cède pas à n'importe qui, et pas à n'importe quel prix. Il exige le secret, la fidélité, et toutes ses choses qu'un ami doit à un autre. Celles qu'il n'a jamais vraiment connue. Ça paraît peu logique, mais c'est pour cette raison qu'il est difficile à "gagner". Mais une fois sa confiance trahie, il ne la redonnera plus jamais... Il est particulièrement difficile de devenir son ami, car on ne sait jamais ce qu'il pense, et la limite entre ami et ennemi est très faible quand l'on est à ses côtés. Il n'oublie jamais les coups qu'on lui donne, et les rend parfois au centuple. Il ne s'excuse que quand il le pense nécessaire, c'est à dire rarement. Il est très fier, et ne se laisse pas abattre, ni descendre par n'importe lequel des chats. Il choisit ceux qui ont le droit de lui faire des remarques, et n'obéit qu'à eux. Il est très persévérant, et ne s'arrête que quand il se sent satisfait de ses travaux...où quand on l'oblige à s'arrêter. Il n'a en fait jamais aimé ce qu'il faisait, et ne s'est jamais considéré assez fort, assez intelligent, assez bien pour tout. Il ne s'aime pas, tout simplement. Sa beauté physique est en contraste constant avec ses pensées et son être "intérieur". C'est là que réside sa fierté, elle est mêlée à de la modestie et de l'humilité. Il cachera toujours sa personnalité aux autres, ainsi que ses sentiments, et très peu d'êtres réussissent à le comprendre. Il semble toujours sérieux, voir même sombre, mais il a tout de même un certain sens de l'humour, et joue avec les mots comme avec les gens. Il est calculateur et se sert
facilement des autres en jouant un rôle qui ne lui correspond pas: dragueur, ami, ennemi ou tout autre chose qui ne va pas avec sa façon de pensée et son avis. Il sait s'adapter à ce qui lui tombe dessus, et supporte les ennuis.
L'indépendance, la liberté. De bien grands mots qui le font frissonner de la tête aux pattes et qui remplissent ses yeux d'étoiles et de rêves. Il est en perpétuelle recherche de sensations fortes, c'est un éternel rêveur, à la limite de l'utopie. Il court après le vent pour réussir à ressentir la moindre particule de liberté. Il gagne rarement, et étouffe dans sa vie de chat de clan. Il passe le moins de temps possible dans l'enceinte du camp, et parcourt tout le territoire de long en large, pour ressentir ce qui l'entoure... et il s'accorde parfois de petites virées interdites... Le "territoire" des solitaires n'a d'ailleurs plus beaucoup de secret pour lui, et les nuits qu'il ne passe pas dans le camp, il les passe à voyager jusqu'aux hautes pierres, ou à un quelconque endroit où il peut apprendre et rester contempler la toison argentée sans être dérangé... Il a très vite quitté la pouponnière, et a apprit à se débrouiller et à devenir un vrai chat sauvage. C'est grâce à cette force de caractère qu'un chat à l'apparence fragile et n'étant pas spécialement fait pour le camouflage est devenu un vrai chat sauvage. Il en a l'esprit et son cœur appartient à cette liberté acquise au cours de ses escapades. Il est indomptable et indompté jusqu'à ce jour. Tous ceux qui ont essayé ont rapidement abandonné. Il est désespérant.
Malgré le fait qu'il soit devenu guerrier, il n'a pas encore gagner la maturité et la sagesse des grands chefs de clan de la forêt, et encore moins des guerriers du clan des étoiles. Son enfance est restée implantée en lui, et il cède parfois à ses envies et habitudes de chaton et d'apprenti. Il est très curieux et s'émerveille de tout, constamment. Il pose beaucoup de questions et cherche à y répondre par lui-même, ce qui entraîne parfois des... problèmes, car il est un peu maladroit et pas très doué quand il s'agit des relations inter-clans.

En une phrase? Il est l'esprit des orages, emprisonné dans un écrin de douceur.

Physique :

C'est une silhouette vaporeuse qui s'évanouit dans la nature. Légère et transparente, on se pose parfois la question de savoir si c'était une forme réelle, un fantôme ou un simple éclat de Soleil perdu dans notre champ de vision. Son corps est long mais imposant, fin mais musclé. Endurci par de nombreuses heures d'entraînement intensif, il s'est développé d'une telle façon qu'il est aussi impressionnant qu'invisible. Pourtant il a un aspect assez frêle et fragile,
certainement dû à son jeune âge. Ses pattes débutent longues et fines pour se terminer en armes destructrices. Le bout, large et charnue, est d'un blanc pur. Elles se mouvent avec grâce et puissance, toujours en harmonie avec le reste de
ce corps. Sa queue est assez longue, lui donnant un équilibre excellent, et une beauté majestueuse. Sa tête surplombe, imposante et haute, son cou gracieux et souple. Il possède deux yeux en amande, qui captent la plus infime particule de lumière, et la renvoient avec vigueur. Ils éclatent de beauté et leur bleu inondent le ciel de leur teinte. Ils reflètent les cieux et leur renvoient avec orgueil tout leur éclat. Ils brillent toujours, et éclaboussent de leur couleur les yeux des chats, admiratifs... Ce sont ces deux étoiles qui provoquent la jalousie de certains, et pas besoin d'être un excellent observateur pour les remarquer. Ils ont réussi à mélanger le cristal, le saphir et l'azurite, pour donner un nom au jeune chat. Mille et une tempête sont enfermés au cœur de son regard, le rendant vivant, trahissant chacun de ses sentiments... Si je m'attarde sur ses yeux, c'est qu'ils en vaillent réellement la peine, et que c'est la seule chose pour laquelle Azurite est à peu près fier. Ils font tomber les chattes, les unes après les autres, et les retient
prisonnières dans des fils d'argent et de pierres précieuses...
Mais assez parlé de son regard, je pourrais en débattre jusqu'à la crise de nerf de mes interlocuteurs... et de ceux qui le jalousent. Passons donc au pelage. C'est ce qui le rend si irréel. Long, il ondule à la moindre brise, au souffle le plus léger. Il imite la légèreté du vent, et semble s'évaporer sous les rayons du Soleil. Il semble transparent en pleine lumière. Cette illusion se créée par le simple reflet de la lumière sur la pâleur de ses poils. Effectivement, sa fourrure a toujours été immaculée, depuis sa naissance jusqu'à il y a peu de temps. Né d'une blancheur incroyable, il se fondait dans la neige avec aisance, et se transformait en fantôme étrange et remuant à chaque pleine Lune. Petit à petit, ses pattes se mirent à foncer, sauf le bout. Ses doigts restaient purs, tandis que le haut semblait avoir
trempées dans la boue. Ses oreilles, le bout de son museau et sa queue devinrent eux aussi bruns et ocres. Une flamme blanche résista un instant le long de son nez, entre ses deux yeux, piquetant ainsi leurs éclats envoûtants. Mais, au fur et à mesure des lunes qui défilent, même cette timide tâche blanche commence à disparaitre, laissant un visage sombre, comme coiffé d'un masque. Il sait déjà qu'il va s'assombrir encore, et le blanc de son corps vire déjà au beige et au gris. De longues touffes de poils poussent entre ses doigts, les rendant presque "palmées", et comme son pelage est imperméable, il peut nager sans crainte de mourir frigorifier. De toutes façons, sa fourrure a beau paraître fine et légère, elle est tout le contraire. Elle est en fait dense, épaisse, et très chaude; un vrai calvaire en plein été!
Parlons maintenant du superficiel, et des sens. Ses moustaches sont très longues, mais restent discrètes, puisqu'elles sont blanches. Dans le noir, rien ne peut le toucher sans qu'il s'en rende compte, et réagisse immédiatement. Idem pour les oreilles; malgré leur petite taille, il entend très bien, enfin... aussi bien qu'un chat à peu près normal quoi... Ce sont ses yeux qui lui posent le plus de problèmes. Ils ont beau être sublimes, magnifiques, et tant d'autres adjectifs un peu trop grandiloquents à mon goût, ils sont fragiles. Très fragiles. En fait, sa vision pourrait
être franchement meilleure, et à son grand regret, il est bien en dessous la moyenne des autres chats. Il a du mal à distinguer les couleurs, et les paysages s'évanouissent à grande distance. Il sent parfois l'ombre envahir sa tête, et lui cacher son environnement. Les formes se floutent, se transforment en choses indescriptibles et transparentes. Cela ne dure jamais longtemps, heureusement. Bizarrement, il voit mieux dans la nuit, et l'obscurité la plus complète. La lumière est captée parfaitement, mais cela ne suffit pas... Il ne l'a jamais avoué, et assume ses problèmes. Sa vue ne le gène pas encore pour la chasse et les combats, et Azurite espère de tout son cœur que cela ne se produira jamais...

Histoire :

Comment un chat au caractère si libre peut-il supporter un seul instant d'être engoncé dans un clan, dont les lois sont dictées par un mythe dans lequel il ne peut croire? Comment une âme si pure a-t-elle pu être souillée par les cendres de la détresse? Car, ne nous y trompons pas, s'il cherche avidement à atteindre le futur, s'il vit le présent et qu'il oublie le passé, c'est bien parce qu'il a quelque chose à effacer. Quelque chose, de si sombre, si lugubre qu'il doit à tous prix s'exorciser de cette trace indélébile, qui le suit à chacun de ses pas comme sa propre ombre. Tous, on a tous un secret. Le sien remonte à des lunes déjà. Mais il est si vif, si brûlant encore qu'il semble avoir été confié à l'instant même. Ce sont des images, des mots murmurés... non, des mots soufflés, jetés dans un dernier soupir, le fardeau dont on se soulage lorsque l'on quitte un monde. Attrapés au vol, ces mots ce sont enfouis à la place qu'ils s'étaient assignés, au fin fond du cœur d'un chaton, brisant pour toujours l'équilibre et l'innocence qui y régnaient. Ce jour là, il pleuvait. Il pleuvait des larmes et du sang, les gouttes s'imprégnaient dans son pelage, et ruisselaient sur ses joues. Ce jour là, le brasier de la tristesse s'enflammait pour ne plus jamais s'éteindre, consumant petit à petit l'être qui en souffrait.
Et ce secret, si lourd à porter, ce fardeau qui semble se gonfler avec le temps qui passe est sa hantise. Il craint qu'il transpire de son corps et émane de ses yeux, il craint le regard des autres dans le sien et leurs questions qui seraient si nombreuses et si gênantes. Comme il aimerait que ses démons s'évanouissent et le fuient pour accaparer une nouvelle victime. Comme il aimerait être assez fort pour dompter sa peur et la réduire au silence. Le clan du Vent devait être une libération, sa délivrance et non sa prison. S'échapper de la solitude et s'inventer une nouvelle vie, repartir à zéro dans un nouveau cadre. C'était tout ce qu'il souhaitait. Si jeune, et déjà cette envie de finir pour recommencer, si âgé par ce qu'il avait vécu. On lui a volé son enfance, et un grand linceul recouvre ce qui aurait dû n'être que joie et sourires. Alors il oublie, essaye en tous cas, désespérément... enterrer ces images qui reviennent pour le hanter, découvrir chaque jour un nouveau Soleil et se dire que cela vaut la peine de se lever. Il se pousse, se bat contre tous pour vivre, pour garder ce qu'on lui a pourtant déjà prit. Pour avoir ce que d'autres ont perdu, si vite. La Vie.

"Sparkle my scenery
With turquoise waterfall
With beauty underneath
The ever free"

Sourire aux lèvre et vague à l'âme. Il aurait put s'appeler Sourire des Anges tant son visage peut paraître lumineux lorsque une esquisse l'éclaire, il aurait put s'appeler Mélancolie des Pluies tant ses yeux sont vides de sens et de joie. Pluie d'Azurite. Nom si doux, si clair mais si sombre à la fois. Jusque dans ce nom, il se montre paradoxale et imprévisible. Ce nom qui lui va à ravir quelque soit son humeur, quelque soit son attitude. Ce nom qui ne va qu'à lui, car lui seul peut le porter, tant ses sentiments se collent à lui. Une seule âme, un seul nom, l'un n'allant jamais sans l'autre. Il est tout ce qu'il a vécu, il est tout ce qu'il vivra car il comporte autant de joie que de tristesses. Pluie. Les sombres pluies qui s'abattent comme le destin sur la mer dont le calme n'est plus que sursis. Elles sont là sans exister, elles sont fantômes et esprits, elles stagnent et s'évaporent lentement. Immatérielles, transparentes mais si opaques... Elles sont froides et distantes tout en étant omniprésentes, elle percent les corps et glacent les sangs jusqu'à ce que la mélancolie s'empare de l'âme. Elles sont loin et près, elles sont le passé qui revient et le futur qui s'en va, elles sont lui.
Azurite, le second nom du lapis-lazuli, la pierre des rois. L'ornement précieux dont se paraît les plus grands. Taillée ou brute, elle était la beauté et la puissance, un sacre et un honneur. Elle représente le pouvoir et les richesses, décore les murs les plus froids, et enjolive les cous les moins gracieux. Elle sortait pour les plus grandes fêtes et attirait les regards les plus innocents par ses douces nuances de bleus et d'argent.
La beauté, toujours elle, sous son masque de froideur, distante et insaisissable, comme une fugitive qui le suivrait nuits et jours, elle est là. Elle s'empare de son corps sans jamais atteindre son esprit, elle est là, qui ravive sa douleur et brille de prétention, vulgaire aux côtés de la souffrance qu'il s'évertue à balayer d'un revers de patte.
Pluie d'Azurite. Pourquoi un tel nom chargé de sens et de contraires? Laissez-moi vous conter.

"Getaway, runaway, fly away
Lead me astray to dreamer's hideaway
I cannot cry 'cause the shoulder cries more"

Simple, ce fut si simple. Le début ne diffère pas des autres débuts. Normal, presque banal tant sa beauté a déjà traversé le monde de part et d'autres. Une naissance. Une simple naissance, comme tant d'autres ont déjà eu lieu, et comme plus encore arriveront. Mais une naissance, si courante soit elle est toujours différente pour les observateurs. Et plus encore pour les acteurs. Qui pourrait dire le contraire?
Sa première bouffée d'air se fit sous le regard pâle de la Lune et de ses étoiles. Une nuit, claire et pure, la première de toutes, qui accueillit dans ses bras deux chatons. L'un d'eux vivra pour l'autre. Quatre vies en solitaires qui se rencontrent entre les branches sombres d'une forêt, quatre chats qui ne devraient plus se quitter à moins que la mort ne s'abatte sur eux comme une pluie malfaisante. Un début comme tant d'autres, rien ne saurait être changé, et même les plus grands efforts ne pourront effacer le bonheur qui régnait en maître absolu sur ces vies. Mais tout arrive, et le bonheur n'est que de courte durée, bien trop souvent hélas. Tout peut basculer, il ne suffit que d'une seconde, une longue seconde qui ne sait se taire et laisser passer, un instant que le destin choisit... pour le couvrir de brume.

"My home was theren 'n then
Those meadows of heaven
Adventure-filled days
One with every smiling face"

Les premiers mois s'écoulèrent comme dans un rêve. Les jours se pavanaient sous le Soleil et une espèce d'ambiance de coton et de chaleur englobait les humeurs des deux chatons. Ceux-ci grandissaient à vue d'œil, ils devenaient forts, et échangeaient leurs jeunes corps avec ceux de véritables chats sauvages. Ils apprenaient à tuer pour mieux vivre, ils ont retenu les leçons d'une vie, données par l'expérience de la solitude. Ils savaient sa battre, ils savaient se défendre, ils recevaient l'apprentissage de vrais apprentis de clan, en un temps réduit. Leur statut de solitaire leur permettait tout, il leur léguait les secrets de la Liberté et les mystères de la forêt, il leur conférait le droit de partir, mais aussi de revenir, ils allaient et venaient au-delà des frontières et des limites des territoires claniques, bref, ils étaient libres. Leurs contraintes se résumaient à eux-même et aux conseils de leur mère, qui, sans se montrer, les suivait dans leur moindre faits et gestes, en une ombre rassurante et apaisante. Inséparables, les deux jeunes chats grandissaient ensemble, et vivaient toutes sortes d'aventures de concert. Ils apprenaient doucement à se faire confiance, et à s'entendre de manière à avancer même au travers des disputes. Leurs caractères étaient si différents qu'ils se complétaient et s'appropriaient des connaissances à partir des expériences et des idées de chacun. Ils étaient simplement plus qu'un frère et une sœur, ils semblaient liés par un destin commun, tout devait se jouer avec eux, et non pas l'un sans l'autre. Rien ne saurait les séparer. Leur vie suivait le cours d'une douce mélodie qui rappelait le chant des oiseaux au début de l'été, ou la folie et la joie des vagues sur les écueils. Une mélodie douce, aux sons chauds et entraînants. Ils vivaient sous le regard fier et important d'une mère.

"Search for beauty, find you shore
Try to save them all, bleed no more
You have such oceans within
In the end
I will always love you"


Le vide. Le néant qui suit une perte. Si vous l'avez connu, vous devez vous souvenir de la douleur qu'un si grand trou provoque. Un véritable trou noir, aspirant la vie et les sourires comme si plus rien ne pouvait rester, exister, être. Rien, le vide répond au vide. Il provoque un cercle infernal duquel s'extraire paraît impossible, car la volonté n'y est plus. Les souvenirs se noient dans le chaos, et hantent jours et nuits, se nichant dans les moindres larmes qu'ils provoquent. Les soupirs se répètent, et le cœur ne bat plus, tout semble se ralentir et les secondes se font éternelles. La conscience du monde extérieure s'éteint lentement, et celle de son esprit s'exacerbe jusqu'à en devenir douloureuse. On devient une coquille vide, ballotée par les flots impétueux de la vie qui continue son cours. Plus rien n'a d'emprise sur nous, et à moins d'être secouer, et de trouver une accroche pour retrouver un peu de Soleil, on se laisse couler, on se laisse dériver loin, et tout nous échappe.
Le Soleil dardait ses derniers rayons au travers du ciel immaculé d'orange et de rose. Une fine atmosphère rougeâtre recouvrait la terre et l'éclairait de douceur. Les fleurs refermaient leur corolle et cessaient de diffuser leurs parfums enivrants au travers des arbres. Le crépuscule s'avançait doucement et endormait les être diurnes, pour mieux réveiller les ombres de la nuit. Une illusion furtive filait entre les troncs. Son corps se mouvait avec tant de grâce qu'il aurait été difficile d'y trouver matière, il semblait fantomatique, à la limite de la transparence. Il glissait dans l'air, comme s'il n'y avait aucune accroche sur son pelage immaculé. Le félin courait, comme si sa vie en dépendait, comme si le temps lui avait lancé le défi de l'arrêter et de dépasser les secondes qui s'écoulaient, cruelles et sourdes aux complaintes. Soudain, Lug s'arrêta. - Lug, la Lumière, le premier nom de Pluie d'Azurite. Son nom de solitaire. -
Ses yeux caressèrent les flancs immobiles de sa sœur, et plongèrent dans sa fourrure. La détresse, la vraie, celle qui brûle de l'intérieur, celle qui accélère le cœur pour mieux l'arrêter, la détresse, s'empara de lui. Une grande peur l'inondait, ce n'était même plus de la peur, mais de la terreur. Tout tambourinait en lui, et autour de lui, des bourdonnements venaient brouiller les sons, et une odeur de sang venait annihiler les senteurs forestières. Le sang, son sang. Des traces rouges parsemaient le corps inerte du chat. Des indices de lutte évidents, des signes du refus de mourir, la preuve de sa volonté infinie de vivre, de son amour pour la vie. Elle s'était battu plus férocement que jamais encore, et son visage s'était défiguré par la haine de la défaite et la fatalité de la mort. Lug ne reconnaissait plus celle qu'il avait tant aimé. Elle était morte. Il avait perdu l'un de ses trésors, son ange, celle qui veillait sur lui autant qu'il veillait sur elle. La dure réalité le rattrapait et lui brisait ses plus pures illusions. Les anges sont mortels, mais leur perte est infiniment supérieure en douleur et coûteuse en larmes. Lug ne s'épargna rien. Pas même la culpabilité. Il aurait dû être là, il aurait dû se battre et peut-être même mourir à sa place. Rien, il ne s'est jamais laissé une seule minute de répit. Les paroles réparatrices de sa mère n'apaisèrent pas la plaie qui s'était ouverte. Aujourd'hui encore, elle suinte et se ré-ouvre constamment. La panser serait trop long, et surtout, vain. Pour mieux se rappeler la valeur d'une vie, il ne ferait que la ré-ouvrir, repenser au passé pour mieux vivre le présent.
Puis il grandit. Et le temps passa. Imperturbable. Ce n'est que plus tard, longtemps après, qu'il sut enfin, qui avait eût le plaisir de planter ses crocs dans la gorge de sa sœur. L'ignoble n'a pas de nom. L'horreur ne s'appelle pas. La mort a un visage. Le sien lui fut tant insupportable...

"Bring me home or leave me be
My love in the dark heart of the night
I have lost the path before me
The one behind will lead me"

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Ce qu'il aime :

La Vie, La Mer qu'il n'a vu qu'une fois mais qui a gravé son visage miroitant à jamais dans sa mémoire, Le Vent lorsqu'il y a tempête, La Pluie lorsqu'il fait Soleil, Les changements dû aux saisons, Le Présent, Rire, Les Clairs de Lune couverts et sans nuages, Rêver en regardant défiler le ciel, Le cours des rivières.
Il aime observer, savoir, comprendre, apprendre.
Courir, seul, parmi les hautes herbes.
Il a conservé des attitudes de solitaires, avec les goûts de ceux-ci, sans jamais prendre les habitudes des claniques...

Ce qu'il n'aime pas

Le Passé, L'Hypocrisie (pas le Mensonge), La Prétention et l'Orgueil, Le Mépris, Les A-priori, La Fainéantise, Le Découragement trop rapide, La Bêtise et les Moqueries, Les Remèdes et autres médecines dans lesquelles il n'a pas confiance, la Compagnie des autres, il n'apprécie pas vraiment être entouré, être au milieu d'une foule où il ne se sent pas à l'aise, et il a du mal à accepter que l'on s'attache à lui, où qu'il s'attache à quelqu'un.